Il est une fois | |
Exposition collective avec JULIEN AUDEBERT, DAVID BIOULES, BELKACEM BOUDJELLOULI, YVES CARO & MANOELA FERREIRA, CYRIL CHARTIER-POYET, ANTHONY DUCHÊNE, LAURENT GOUMARRE, SOPHIE ROUBE Il est une fois, soit une autre vision de la réalité à lopposé dun regard sur la trivialité du quotidien et tout autant dune utopie du réel ou comment de légers déplacements peuvent recentrer notre regard et nous autoriser à vivre un conte contemporain. JULIEN AUDEBERT Dream never end. 2007. Tirage lambda contrecollé sur alu sous diassec. 78 x 103 cm. 1/5 En utilisant des " screenshots ", j'ai poussé à l'extrême cette pratique de fans - de plus en plus répandue - qui consiste à faire des captures d'écran, des extractions de films. La " scène " reproduite est dès lors tributaire des mouvements de caméra, déterminant un nouvel espace qui fonctionne comme une image mentale photographiée. Le concert, compressé en un seul plan, est reconstitué à partir du premier live outre atlantique de New Order. Le groupe est figé dans ce qui apparaît comme un instant idéal, atemporel. Les musiciens sont à leur place respective, mais dans la multitude des plans est fixé le moment où le centre de la scène reste vide - image d'un moment qui aurait pu avoir lieu. Se dessine alors, de façon spéculaire, le mythe rock du chanteur suicidé. Joy Division est un groupe anglais formé en 1977 à Manchester, issu de la génération post-punk. Groupe visionnaire et précurseur, il se dissout en mai 1980 après le suicide de son chanteur, Ian Curtis. Les trois membres restants du groupe ont formé New Order quelques mois plus tard. Plus de 20 ans après sa disparition Joy Division reste une comète majeure du rock anglais par la puissance souterraine de sa musique, qui semble inaltérable. Dream never end. 2007. Détail voir aussi >>> voir aussi >>> voir aussi >>> voir aussi >>> DAVID BIOULES Je me suis souvent intéressé aux choses provisoires, les autres me paraissant par nature périmées, ou peu urgentes. Matérialisant un peu le temps, puisquelles nous empêchent dasseoir nos certitudes : panneaux, objets, tentes, chaises, et maintenant cabanes, qui nont pas toujours été là, et dont personne ne devrait prétendre savoir pour combien de temps encore ils ou elles sinscrivent dans nos paysages. Ce qui relativise leur beauté et leur laideur, cest justement que ces choses nont pas été prévues pour être là. Et cest dans ces interstices, dans ce temps qui est capable de durer pour toujours, ou bien de sinterrompre dès le lendemain, dans ces espaces qui sont remplis par lhorreur du vide, que le besoin, lenvie, ou le hasard du dessin va, à défaut de faire quelque chose, tout simplement permettre de regarder différemment. Quelque fois pour longtemps. Gabarits. 2007. Ensemble de 2 pièces. Fer et peinture glycéro. 91 x 99 x 1 cm. Outillages / Objet-type n°1, n°2, n°3, n°4, n°5. 2007. Fer et peinture glycéro. Dimensions diverses. Remonter le temps, lhistoire de ces cabanes, les dessiner après. Produire des dessins qui auraient dû logiquement apparaître avant. Combler ce manque. Mettre en dessin, à la vue, ces petites et discrètes anarchies, qui rendent souvent le monde plus intéressant que sa réalisation. Outillages / Objet-type n°1, n°2. 2007. Fer et peinture glycéro. 23 x 67cm et 74,3 x 47 cm. Les cabanes semblent être des objets déposés dans le paysage, mais cependant elles gardent intacte leur nature propre à l'architecture, leur propre espace. Les objets présentés ici sont donc des constructions issues de dessins, mais aussi des gabarits permettant d'en tracer d'autres. Finalement, une fois appelés outils, les voilà chargés d'un autre regard où peuvent saccrocher d'autres images. Outils à dessiner, à regarder, à mesurer. Prêts à l'emploi, à être manipulés. Déplacés. voir aussi >>> BELKACEM BOUDJELLOULI On a jamais su si c'etait Zed qui attirait les ennuis ou l'inverse. 2007. Technique mixte sur toile. 114 x 162 cm. On a jamais su si c'etait Zed qui attirait les ennuis ou l'inverse. 2007. Technique mixte sur toile. 114 x 162 cm. (Détail) Mine de rien il faut y aller dans les marais traquer les ragondins. Des comme Davy Crockett y'en a pas beaucoup. Mé j'ai voté pour Mickey Mouse pasque Davy Crockett c'est quand même un aventurier. 2007. Ensemble de 2 pièces. Technique mixte sur toile et Technique mixte sur bois. 75 x 85 cm et 21 x 25 cm. voir aussi >>> YVES CARO & MANOELA FERREIRA Alps + Lakes = Peace. 2007. Tirage couleur. 64 x 81 cm. 1/5 INTERLUDES Petites pièces " d'ameublement " courtes et variées / Ecritures au gré du temps et des envies du moment / Etudes parfois graves, souvent légères / Ping-pong à quatre mains. ALPS / Interlude. Vidéo/DVD. 5'19". 2006. 1/5 ALPS / Interlude Sous le soleil exactement avec la jolie voix de Claudine Longet (nothing to lose), au bord du lac de Thoune, un été radieux, si tranquille (Enjoy Swizerland ), si tranquille , tranquille , comme si le temps s'était arrêté. Une vidéo dune durée de 5'19'' réalisée par Manoela Ferreira et Yves Caro en 2006. En 1968, dans une scène du film de Blake Edwards, The Party, une jeune femme portant une robe jaune prend une guitare et chante, devant quelques amis, une chanson intitulée "Nothing to lose". Elle est ingénue, fraîche, lisse. Son visage est avenant, harmonieux même, mais sans noblesse ni beauté véritables. Sa petite voix ne chuchote ni ne se soulève, elle égrenne seulement le texte de la façon la plus simple et la plus insignifiante qui soit: qu'ajouter en effet aux mots de Don Black et à la musique de Henry Mancini ? Pourquoi chercher à interpréter ? A souligner ? Pourquoi tenter de briller, quand il suffit, pour en faire comprendre toute la portée, tout le sens, de dire les mots d'une voix non pas blanche, ce serait encore trop dire, mais légère et presque absente ? Car "Nothing to lose" énonce bel et bien, à la manière hollywoodienne, c'est-à-dire avec aplomb mais sans avoir l'air d'y toucher, l'un des principes de la philosophie stoïcienne: il ne faut rien espérer pour ne pas être déçu ("Both you and I have seen what time can do / We'll only hurt ourselves if we build dreams that don't come true / What can we lose / We know the score / Let's wait before we talk of evermore"). Ne rien attendre, n'être pris d'aucune passion, ne croire en rien et jouir seulement, calmement de ce que le réel ou le hasard peut offrir. Sagesse de celui qui a trop souffert de n'avoir pas été sage, qui connaît la vanité de l'espoir exalté et qui considère avec douceur et quiétude l'offrande éventuelle des minutes qui passent. Qui mieux que Claudine Longet, avec son sourire presque creux et son phrasé placide, pouvait transmettre un tel état, une telle façon d'être au monde au-delà des stupides agitations de l'espérance, mais hors de toute amertume, dans une sorte d'ataraxie insouciante ? Jérôme Reybaud, janvier 2006. in www.lalalala.org FLEURS / Interlude. Vidéo/DVD. 5'19". 2007. 1/5 FLEURS / Interlude Des fleurs et des fleurs cueillies sur internet et les mots d' Emily Dickinson en un bouquet de voix. Une vidéo dune durée de 2'58'' réalisée par Manoela Ferreira et Yves Caro en 2007. voir aussi >>> CYRIL CHARTIER-POYET Sans titre. 2007. Acrylique sur bois. 24 x 30 cm. Sans titre. 2007. Acrylique sur bois. 24 x 30 cm. voir aussi >>> ANTHONY DUCHÊNE Les uvres dAnthony Duchêne font léconomie du son. Produire le son et représenter le son sont deux opérations distinctes mais pas contradictoires. Les sons sont des bruits, de la musique, des instruments, des mots, des formes, des choses, des circulations. Dans son travail, Anthony met en uvre tous ces matériaux en exploitant toutes les analogies possibles entre les substances du son et des contextes. Il remet le « langage » du son en circulation pour fabriquer de nouvelles figures hybrides et réjouissantes. La sculpture Flexdrum (2006) crée une situation paradoxale. Deux possibles batteries inachevées composées de fragments réels ou copiés sont reliées par leur grosse caisse par un tube en soufflet, sorte de gigantesque cordon ombilical qui en matérialise la trajectoire des frappes en rampant au sol en « S ». Lobjet est silencieux comme une sculpture classique. Le spectateur nest pourtant pas privé de musique car la simple vue dune batterie, instrument rythmique habituellement retentissant, suffit à produire dans la tête du regardeur, notamment sil est un enfant du rock, quelques éléments de percussions mentales. Cependant, si linstrument fait signe, il est dune autre nature, plus « flexible ». Il conserve son identité mais son aspect fonctionnel se dérobe. Il ne suggère plus les mêmes résonances. La musique ne le possède plus. Ce ne sont plus seulement des sons qui circulent et sentendent, mais des idées, des images, des formes, des volumes. Luc Jeandheur, septembre 2007 Anthony
Duchêne, ° 1976
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