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Sarah VIALLE, Sylvain FRAYSSE,
Vincent BETBEZE & guests |
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De l'influence des
rayons alpha
26 octobre - 8
décembre 2018
Le titre de l'exposition fait référence à celui du
film de Paul Newman de 1972 « De l'influence des rayons
gamma sur le comportement des marguerites » et les
pièces exposées pourraient traduire de l'incidence de
l'art cinématographique sur la possibilité
d'apparitions, dans le champ des arts visuels, de
nouvelles images, de nouveaux codes et de nouvelles
lectures donc.
Nous étions au programme de la Matinale de Radio Campus
Montpellier au micro de Lucie Lafite
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Vincent BETBEZE
ROSEMARY, 2015
Xanax (Alprazolam 0, 25 mg), colle, verres museum. 77 x 60 x 4,5
cm. Edition de 5
Reproduction générique de la
couverture du Time Magazine datée du 8 avril 1966
intitulée « Is God Dead ? » à base
danxiolytique de type N05BA12 (Xanax), ROSEMARY
est une pièce de 2015 de Vincent Betbeze.
Cette célèbre couverture marqua le début de la
période dincertitude à laquelle lAmérique
dut se confronter, rendant ainsi compte des nouvelles
réalités politiques et sociales de lépoque. Elle
sancra définitivement dans linconscient
collectif en faisant son apparition dans le film
dhorreur Rosemarys Baby, 1968, de
Roman Polanski, dont lhistoire se déroule la même
année de son édition. En y relatant la manipulation
dune jeune femme, ainsi quen jouant sur la
peur et larchétype intemporel de la naissance de
lAnti-Christ, le réalisateur y déjoue les
parcours classiques à travers les figures et lieux du
cinéma de genre quest lhorreur, poussant à
son paroxysme le possible fantasme maternel à une
époque critique ou tout semblait possible. À
limage de cette grossesse monstrueuse, le cinéma
dhorreur, figure récurrente du refoulé dune
société, apparaît à cette époque-là plus quà
toutes autres, le catalyseur des angoisses souterraines
dune société qui prend acte dun mal
congénital et qui hume le parfum dune paranoïa
pendue à son cou. Lactualisation de la couverture
sous sa forme médicamenteuse opère alors un phénomène
de rebond post cinématographique de la désillusion et
du chaos spirituel symbolique de lévolution
irréversible qui sest produite à la fin des
années 60, linstant même où la décennie Peace
and Love a pris fin pour laisser place à son
pendant négatif, qui constitue aujourdhui notre
héritage pharmaceutique.
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Sylvain FRAYSSE
Tystnaden, 2017
Graphite sur papier et impression jet dencre, 30 x 40 cm
chaque
Initialement issue de captures
d'écran du film « Le silence », Sylvain Fraysse
présente Tystnaden, une série de croquis qui
s'est progressivement étendue à quelques autres films
d'Ingmar Bergman. L'impression du sous-titre superposée
au dessin vient suggérer une forme de territoire vacant,
soulignant l'incommunicabilité inhérente au cinéaste
suédois.
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Long periods of pain
When shall the light
You make me talk
If there is no God
Every time
I feel empty
You can't know
You smell of sleep
Sarah VIALLE
Bits and Pieces, 2018
Photographies couleurs et noir et blanc contrecollées sur
dibond, noyer, 130 x 100 cm chaque.
Le titre de ces pièces de Sarah
Vialle fait écho à une collection de fragments de films
d'amateurs ou d'auteurs inconnus du EYE Film Institute
d'Amsterdam : les « Bits and pieces » n'ont pu être
sauvegardés que par le fait de « coller » ces
fragments de pellicules entre-eux afin de constituer des
bobines. Rassembler les uns à la suite des autres, cette
démarche permet une survivance, une préservation et une
certaine forme de poésie des marges.
Les images de la série de Sarah Vialle
retravaillées par fragment ou par superposition
ont été prises lors d'un voyage en Italie, sur les
traces du film « L'Avventura » de Michelangelo
Antonioni.
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Sarah VIALLE
Carry Me Carry Me Away, 2015
Transferts de captures d'écran de films sur pierres calcaires,
dimensions variables.
Autre pièce de Sarah Vialle, Carry
Me Carry Me Away, de 2015, est une installation
composée de pierres calcaires extraites d'une carrière
de Lozère sur lesquelles ont été transférées des
images.
Obtenues par capture d'écran lors de visionnage, ces
images, issues de films, renvoient à un arrêt sur
image, à une scène, à un film, à une empreinte
laissée. Le choix des pierres calcaires, réceptacles de
ces mains, est le choix d'un support qui témoigne d'un
temps écoulé, celui des strates sédimentaires, celui
qui reçoit l'encre comme peut la recevoir la pierre de
lithographie : garder en mémoire, témoigner, inscrire
une histoire, sont les liens que concentrent la pierre et
l'acte d'y poser sa main.
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Sarah VIALLE & Vincent BETBEZE
Blow-Up extended (Master version), 2017
Moniteur vidéo, lecteur Blu-ray, 1h 51' 42'', boucle, couleur,
son stéréo, found footage. Edition de 8.
Blow-Up extended (Master
version), de 2017, est une pièce collaborative de Sarah
Vialle et Vincent Betbeze.
En boucle vidéo de 1h52mn, le film « Blow-Up » de 1966
de Michelangelo Antonioni est agrandi à 3200 % soit
l'échelle du grossissement photographique opéré dans
le film par son protagoniste principal et résolvant
ainsi la morbide intrigue.
L'image gonflée à l'extrême (blow-up) relève du
pointillisme abstrait au travers de l'accentuation du
grain à l'image, dont la montée excessive, que seule la
technique permet de restituer, prend ici une forme
canonique. Le dispositif génère une absence de
lisibilité, à l'image du cadavre, constitué d'un
brouillard de points, celui-là même qui est utilisé
comme référentiel pour le recadrage du film. Il en
résulte une hyper focalisation du regard et d'un point
de vue unique maintenu sur la matière-même qui
constitue l'image, ouvrant ainsi une brèche vers un
cinéma de l'irrésolution qui n'est pas sans rappeler
celui opéré par le « Zapruder film ».
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Sylvain FRAYSSE
Sans titre, 2017
Tirage photographique contrecollé sur dibond, 50 x 50 cm.
Edition de 8
Sans titre, de Sylvain
Fraysse, est une trace photographie d'installation.
Motivé initialement par « Les photographies, La vie
matérielle », texte de Marguerite Duras questionnant le
statut des images, c'est une gravure du 19e siècle
représentant un enfant regardant à l'intérieur d'une
lanterne magique qui a servi de point de départ à ce
travail, cette image ayant été reproduite au fusain,
sur une palissade installée aux aléas climatiques du Causse
Méjean en Lozère avec une trouée s'ouvrant sur le
paysage. L'installation évoque outre la gravure
comme image première à l'instar de Bachelard et le
rapport chandelle/ombre/plan lié à la naissance du
dessin selon Pline une forme de poétique de
l'absence et de notre rapport aux images, à leur
mémoire et à leur perte.
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Mika PEREZ
The Suicide, 2004 - 2009
Acrylique sur toile. 92 x 73 cm.