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Peinture
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mars - 28 avril 2012
Sil est à la mode dêtre décomplexé,
profitons de la tendance, même si la Peinture,
comme la Pensée, na jamais subi les modes, à
lencontre de nos regards, parfois faibles.
Les problématiques de la Peinture, obligatoirement
classiques, nont que peu évoluées depuis Lascaux,
apparition de la perspective ou disparition de la ligne
dhorizon comprises. Quand le spectateur se
transforme en amateur de sensations fortes, il aura du
mal à se suffire démotions pleines. Peu importe
mais le bon peintre doit et peut résister à ces
demandes qui ne sont que lubies en vérité. Il na
pas à combattre le goût, bon ou mauvais, le beau ou le
laid, le propre ou le sale. Et encore moins
lHistoire, vraie ou fausse. Mais il doit « savoir
» pour mieux ignorer ; lintelligence ne débordera
pas du tableau, la nécessaire « bétise » contenue.
Laissons croire alors que la Peinture reprend du poil de
la brosse.
David BIOULÈS
Série 100x100 n°1, 2011. Glycéro et Alkyde sur
toile. 100 x 100 cm.
Série 40x40 n°1, 2011. Glycéro et Alkyde sur
toile. 40 x 40 cm.
Série 40x40 n°2, 2011. Glycéro et Alkyde sur
toile. 40 x 40 cm.
Série 50x50 n°1, 2011. Glycéro et Alkyde sur
toile. 50 x 50 cm.
J'ai lu il y a quelques années un livre qui
s'appelait La peur de la nature. L'auteur y précisait
que ce qu'on appelle communément la « nature », terme
pourtant très rassurant, n'est qu'une pure invention
artificielle, et que la
« vraie » nature est assez hostile à l'homme, en tout
cas souvent déplaisante et quelquefois laide. Plus tard,
lors d'une discussion à propos des tuyaux que je
dessinais, on m'a fait remarquer qu'il s'agissait
bienheureusement de
« mauvaises herbes » dans nos paysages et nos habitudes
de regard. L'idée même qu'une herbe puisse être «
mauvaise » me rappelait la mise en garde de l'auteur,
François Terrasson.
Pour en venir à ces objets plastifiés, déposés par la
mer sur un rare littoral encore sauvage et inhabité, il
semble en aller de même, notre logique devient
inopérante. Comment regarder avec enchantement ce
désastre ? L'appareil photo qui m'a aidé à mémoriser
certains de ces objets n'était pas à son aise ; les
tirages sur papier ont révélé que le sable n'avait
jamais la même couleur, il avait échappé à une teinte
pour n'être qu'une couleur « innommable », tirant vers
le bleu, le vert, le jaune, le rose ou le violet, la
dominante de la photo changeant à chaque fois, seul le
repère de la couleur de l'objet survivait par contraste.
Revenu à l'atelier, il a fallu trier cette récolte
heureuse dont la plage se serait pourtant bien passée.
La peinture glycéro, en voie d'extinction, s'est
imposée. Pots de peinture parfois soldés mais aux noms
toujours incroyables, couleurs invendues et invendables
sans doute, permettraient je l'espérais de partir pour
un voyage garanti sans séduction. Ce ne sera que lorsque
la « mauvaise peinture », celle qui nous fait prendre
conscience qu'il ne faut pas avoir « la peur de la
peinture », sera arrivée à faire devenir ces
plastiques de « vrais » sujets, ceux qui permettent
justement au plaisir de faire surface, s'incarnant par
des moyens et des couleurs parfois triviales, mais
toujours sauvés par la joie de les faire apparaitre et
réapparaitre encore, que sera dépassée notre
réticence naturelle à la crudité. Se débarrasser du
confort de nos assurances qui sécurisent à l'avance
notre regard, et comprendre, si on en prend le temps, que
la peinture permet de regarder à chaque fois de manière
recommencée, et sans jamais s'ennuyer si miraculeusement
on y est arrivé, pourquoi par exemple on s'était dit
mais trop fugitivement : « c'est beau de couleur ».
Série 100x100 n°2, 2011. Glycéro et Alkyde
sur toile. 100 x 100 cm.
Série 100x100 n°3, 2011. Glycéro et Alkyde
sur toile. 100 x 100 cm.
Série 100x100 n°4, 2011. Glycéro et Alkyde
sur toile. 100 x 100 cm.
Série 100x100 n°5, 2011. Glycéro et Alkyde sur
toile. 100 x 100 cm.
Joël RENARD
Notes issues des carnets 2011
Les peintures présentées ont été réalisées
durant l'année 2011, les volumes en 2007-2008 et
2011-2012 / Acrylique sur toile de lin, châssis de
format standard type 6F, 8F, 10F, 12F, 15F, F comme
Figure / Laisser la peinture ouverte / Envisager la
peinture comme une possibilité toujours nouvelle d'être
dans un plaisir non dissimulé de faire, tout en le
sabordant par une inquiétude de savoir si la peinture
fait tableau / La méthode de travail repose sur
l'intuition, un savoir-faire et la mémoire / Un mode de
travail « négligé » et rapide d'exécution qui permet
de tirer profit des accidents, rencontres et
coïncidences surfant entre le re-connu et le connu /
Loin d'abstraire-soustraire-réduire, elles sont le plus
souvent dans une surcharge à la limite de la croûte des
vieux gestes
Bad Gateway, 2011. Acrylique sur toile. 160 x 64 cm.
Au premier plan : Sans Titre, 2012.
techniques mixtes. 40 x 28,5 x 200 cm.
Cela ira mieux demain !, 2011. Acrylique sur toile.
2 x 40 x 40 cm.
Bijou, 2011. Acrylique sur toile. 33 x 41 cm.
Sans Titre, 2007-2008. Techniques mixtes. 176 x 60 x
54,5 cm.
Sans Titre, 2007-2008. techniques mixtes. 130 x 98 x
46,5 cm.
Le Botoret, tôt le matin, 2012. Technique mixte sur
toile. 53,5 x 64,5 cm.
Près de Mussy-sous-Dun, 2011. Acrylique sur toile.
88 x 118,5 cm.
Sans Titre, 2007-2008. techniques mixtes. 130 x 98 x
46,5 cm.
La Forme, 2011. Acrylique sur toile. 65 x 81 cm.
Helmut, 2011. Acrylique sur toile. 33 x 41 cm.
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